Résumé : L'histoire du prisonnier masqué met en scène des personnage qui sont tous d'une originalité puissante : Louis XIV, Louvois, Charles II, Sait-Mars, Fouquet, Lauzun, l'affreux Nallot, le pauvre La Rivière, le silencieux major Rosarges, Antoire Rû, le porte-clefs provençal et le méthodique du Junca, dont l'orthographe est un régal et qui écrivait, nos dit-on, des lettres à Madame de Sévigné ! Tous les rôles sont beaux, dignes d'un grand acteur : ce ne sont pourtant que des personnages secondaires, qui entourent un homme de haute taille, dont un masque noir cache le visage, un homme qui attend, et qui se tait. Le premier devoir de l'historien, c'est de rétablir la vérité en détruisant les légendes. Sans lui, l'histoire des peuples ne serait qu'un vaste poème, où les faits, agrandis et dramatisé par l'imagination des foules, grandement embellis ou inventés par les flatteurs des rois, brilleraient, couleur d'or ou de sang, dans une lumineuse brume. Cependant, il arrive que l'historien soit trop aveuglément fidèle à deux règles d'or :" trop beau pour être vrais" et "il y a des fumées sans feu". Il refuse donc d'admettre d'admirables épisodes romanesques et ne voit pas le feu véritable que lui cache une épaisse fumée ; alors son parti pris de sévérité l'amène à exécuter l'un après l'autre, come fit Horace pour les Curiaces, des témoignages dans l'exactitude n'est pas prouvée, mais dont l'ensemble, par la concordance e points communs, peut imposer une certitude.

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