Résumé : ... La montagne de mer a roulé la montagne de terre. Le haut est devenu le bas. Dans la rue large et joyeuse s'est engouffrée la langue aqueuse, gourmande, avalant des cyclistes, des vitrines, des petites vieilles en kimono, des chiens au poil jaune, des rappeurs, des livreurs, des violoncellistes, des prostituées androgynes. Plus loin, la montagne molle et grondante a avalé l'usine tel un caméléon gobe une mouche insouciante. La mer à ceint le combustible de chevelures gluantes, disséminé des hippocampes, des anémones dans les piscines mortelles déclenchant des panaches de vapeur. De joyeux geysers en brouillard de mort. La mer, ensuite, est partie, aspirée par l'horizon, laissant le silence et la désolation se oser comme un voile pudique sur la terre violée.